Le projet Cap-X (« Renforcement des capacités d’exportation artisanales) permettra à une cinquantaine d’artisans de bien maîtriser les démarches administratives, que ce soit au niveau de l’emballage, du transport ou du payement, etc. Mais également les exigences du marché américain en matière de normes sanitaires et environnementales. Explorer de nouveaux marchés, comme le marché américain représente une véritable opportunité pour les artisans tunisiens. Toutefois, pour ce faire, il est indispensable de connaître les exigences de la clientèle américaine. C’est le principal objectif du projet « Renforcement des capacités d’exportation artisanales (Cap-X) ». Le projet est désormais à mi-chemin. Lancé en octobre 2017 par l’ONG IDH, en collaboration avec l’Office National de l’Artisanat ONA et cofinancé par l’ambassade des Etats-Unis, le projet bénéficie à 50 artisans entrepreneurs tunisiens, afin de leur permettre d’exporter vers le marché américain. À cet effet, un atelier de formation sur les procédures administratives et modalités d’exportation a eu lieu, hier à Tunis. C’est, en effet, le deuxième atelier de formation, programmé dans ce projet. La première session de formation a été tenue en mars dernier et a été assurée par des formateurs américains. Elle portait sur les tendances du marché américain en matière de produits d’artisanat. La directrice de l’association IDH, Mme Emna Jeblaoui, a affirmé dans une déclaration à La Presse, que ce projet Cap-X permettra à une cinquantaine d’artisans de bien maîtriser les démarches administratives que ce soit au niveau de l’emballage, du transport ou du payement … etc. Mais également les exigences du marché américain en matière de normes sanitaires et environnementales. « Il est connu que les législations américaines sont rigoureuses. On peut citer l’exemple du taux de plomb dans les céramiques ou dans les bijoux ou la qualité de la Fouta. Nous veillons à ce que les artisans soient informés de ces normes. Notre objectif est de fidéliser les clients américains prospectés, et ce, en évitant les pénalisations voire les annulations de contrats. Bien entendu, nous travaillons en étroite collaboration avec l’ONA, mais également, avec l’association américaine « Aid to Artisan » qui aide les artisans à travers le monde, en leur fournissant l’appui technique nécessaire pour pouvoir commercialiser leurs produits sur le marché américain», explique Mme Jablaoui. De son côté, M. Faouzi Ben Halima, le directeur de l’ONA, a précisé que ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat public privé. L’objectif est de booster l’exportation dans le secteur de l’artisanat. Il a fait savoir que l’office continue à fournir l’appui technique et logistique nécessaire pour mener à bon port ce projet.
Succès à la foire de New York Mohamed Basti, chef du projet Cap-X, a affirmé que les produits d’artisanat tunisiens ont connu un franc succès, lors de la foire de New York «Now» qui a eu lieu récemment aux Etats-Unis. Il a expliqué qu’une douzaine d’artisans entrepreneurs tunisiens ont été sélectionnés, parmi les 50 artisans participants dans ce projet, pour exposer leurs produits à la foire de New York. « Nous avons eu une gamme de produits très diversifiée, il y avait de la céramique, de la Halfa, du verre soufflé, du bois d’olivier, du textile… A vrai dire, le textile avait le vent en poupe et les Américains l’ont adoré. La poterie de Sejnane a également connu un grand succès. Celui qui découvre la poterie de Sejnane à l’étranger succombe immédiatement au charme de ce patrimoine exceptionnel. Maintenant notre souci est de gagner la confiance des clients américains. Et il faut dire que la confiance est la devise des Américains », affirme Mohamed Basti, le chef du projet. Par ailleurs, le chef du projet a fait savoir que durant la foire de New York, les artisans ont réussi à décrocher des commandes pour une valeur totale de trente mille dollars. «Ce qui est pas mal», estime-t-il. Il a affirmé que les collaborateurs travaillent actuellement sur les préparatifs de la deuxième participation aux foires américaines qui aura lieu en janvier 2019, à Las Vegas.
Poterie de Sejnane, produit vedette Farhat Zeineb, coordinatrice du Groupement d’intérêt économique GIE des potières de Sejnane, a expliqué dans une déclaration à La Presse, que grâce à ce projet Cap-X, plus d’une soixantaine de potières de Sejnane a pu bénéficier de formations sur l’exportation, mais également sur les tendances du marché américain et les législations qui le régissent. « Pour faire envoler cet artisanat, nous devons exporter. Le projet nous a donné l’opportunité d’explorer un nouveau marché, même si nous devons faire face à plusieurs obstacles, comme l’emballage. C’est déterminant pour nous, étant tant donné que la poterie de Sejnane est un produit très fragile. Lors de notre participation à la foire de New York, nous avons présenté une vingtaine d’articles. Le feed-back était positif. Mais, en raison de notre manque d’informations sur les procédures de payement aux Etats Unis, nous avons perdu jusque-là 4 clients. Donc, pour nous, l’atelier de formation qui a eu lieu aujourd’hui va nous aider énormément à affronter nos difficultés en matière d’exportation», précise la coordinatrice du GIE des potières de Sejnane.
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