La prospection de nouveaux marchés est devenue un axe fondamental de la vision stratégique de plusieurs entreprises exportatrices.

Se concentrant auparavant sur le marché européen principalement, ce marché a atteint actuellement ses limites. Le regard est ainsi tourné vers la Russie, un très grand marché à haut potentiel, et qui offre plusieurs opportunités aux entreprises tunisiennes

Les perspectives du marché russe ont constitué le thème d’une journée d’informations organisée par Conect International, une structure de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie dédiée à l’international. Cette journée a rassemblé, selon Monia Jeguirimi Essaidi, une trentaine d’opérateurs économiques intéressés par le marché russe.

«Ce marché est très important de point de vue de sa taille, soit  200 millions de consommateurs. Mais aussi c’est un marché qui s’ouvre sur ses voisins. Nous comptons développer la coopération avec les Russes dans différentes niches de marché dans plusieurs secteurs comme l’épicerie fine, la cosmétique, l’ameublement, le textile et habillement et surtout le jeans, la pharmaceutique, le bâtiment, etc.», affirme-t-elle. A noter que la Russie a été classée deuxième plus grand importateur au monde en 2015, avec 184 milliards de dollars d’importations.

Accord de partenariat
Au cours de cette journée, un accord de partenariat a été signé entre Conect International et le cabinet Dualest, implanté en Russie et comptant une quarantaine de collaborateurs sur le terrain. Cet accord consiste en l’accompagnement des entreprises tunisiennes intéressées sur le marché russe, par l’élaboration de l’étude de marché, la prospection, l’organisation de visites d’entreprises, etc.

Selon Mme Essaidi, cet accompagnement sera ciblé par le biais de rencontres individualisées. «C’est un marché très difficile et il faut l’approcher dans la proximité. D’où l’importance de cet accord pour les entreprises tunisiennes. D’ailleurs, il y a eu des rencontres one to one avec le cabinet pour voir les possibilités d’accès sur ce marché», explique-t-elle.

Elle ajoute que 88 entreprises exportatrices seulement travaillent sur le marché russe; ce qui est très peu et ne reflète pas les opportunités présentes. Toutefois, des difficultés persistent sur le plan de la logistique. Mme Essaidi indique que le gouvernement doit développer et optimiser davantage la ligne directe entre la Tunisie et la Russie et aussi travailler sur l’octroi des autorisations de mise sur le marché de la part des autorités russes. De son côté, Mongia Amara, femme d’affaires et vice-présidente chargée du pôle communication à Conect International, a affirmé que l’appui gouvernemental est fondamental pour l’accès à ce marché. «Il est important que le gouvernement nous accompagne. Le Centre de promotion des exportations (Cepex) a des programmes d’accès au marché, mais ils restent insuffisants. Parfois, nous trouvons que nos prix ne sont pas compétitifs sur certains marchés. Nous sommes concurrencés par d’autres pays, dans lesquels les entreprises obtiennent des subventions pour les produits à l’export. Ce qui réduit le coût et de surcroît les prix et leur permet d’être plus compétitives», précise-t-elle. D’ailleurs, Conect International compte poursuivre ses activités pour la promotion de l’accès au marché russe. Une mission d’affaires est prévue d’ici la fin de l’année, afin de mieux appréhender les opportunités offertes.